Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Longtemps après que les poètes ont disparu...

3 novembre 2014

J’étais persuadé de n'avoir rien d'intéressant à

J’étais persuadé de n'avoir rien d'intéressant à dire. Peut-être par manque de confiance en moi, par modestie fausse ou réelle, par une prise de conscience de l’ordinaire de ma vie.

Aujourd'hui, je ne suis pas sûr que ce soit plus intéressant, mais j'ai quelque chose à dire et, éventuellement, à vous faire partager.

Cela est arrivé par hasard (arrêtez svp de mettre des « z » aux hazards) ; Peu après le décès de Maman, je suis tombé fortuitement sur un album retrouvé par Papa. Une nouvelle fois par hasard je l'ai ouvert et j'ai éprouvé un choc. L’album appartenait à Maman et les premières photos aperçues datent de l'époque d'AVANT Papa. Elles sont même parfois antérieures à la mort de son père.

Je me suis aussitôt demandé pourquoi ce choc.
La réponse est évidente : jusqu'ici, les seuls visages attachés au souvenir de Maman, étaient ceux d'une personne âgée – dans son dernier domicile à la campagne notamment – voire celui de son dernier jour - celui des adieux. Et cela collait aux souvenirs comme une brume floue, inarrachable, douloureuse et injuste.

De plus j'avoue n'avoir jamais fait vraiment l'effort de l'imaginer jeune fille avant qu'elle ne connût Papa. Je suppose que je ne me sentais pas le courage de  voir ma mère comme une jeune fille et de l’imaginer pleinement femme. Pudeur ? Education ? Blocage inconscient ? Surement un curieux mélange des trois.

Et là, je découvrais quelqu'un de presque inconnu, une femme souriante, vivante, active, sportive.

Bref, une jeune fille...

Je connaissais Maman, je découvrais Madeleine...

Cela remettait son dernier visage mortuaire au rang d'un seul et infinitésimal instant face à tous ces visages que je découvrais. Cela la ramenait à la vie, dans toute son étendue, complexité et plénitude.
Ma Maman si discrète, qui ne m’a jamais parlé de SA vie.

Et miracle, cela a fait remonter pleins de souvenirs enfin délivrés de la pesanteur des derniers moments. Et même... des impressions de souvenirs de temps que je n'ai jamais connus.

Alors l'envie m'est venue de vous faire partager ce soulagement.Si la douleur vous arrive de perdre votre maman, imaginez-là jeune fille, cherchez des photos, mémorisez l’image d’elle, encore active, jeune et belle.

Ceux - et surtout celles - qui le voudront. Je leur en fais cadeau.

 Batignolles 26 mai 2008/rectifié novembre 2014

 

Publicité
Publicité
Longtemps après que les poètes ont disparu...
Publicité
Archives
Publicité